journal de bord

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Philosophie et psychisme, le 21 août 2010

Le syndrome d’Asperger, c’est quoi, en fin de compte ? Est-ce vraiment de l’autisme, une part très légère ?

 

On pourrait le croire.

 

Je ne suis pas savante, je ne suis pas un génie ni un philosophe en quête d’identité divine.

 

J’ai comme tout le monde des qualités et des défauts. Et pourtant j’ai été diagnostiqué Asperger.

 

Je suis Asperger, d’accord, mais cela ne m’a jamais aidée à être convaincue de ce que je suis réellement. Je connais d’autres Asperger et ils n’ont rien en commun avec moi, si ce n’est cette étiquette qui existe depuis quelques années.

 

N’importe qui peut avoir des difficultés.

 

Mais dès qu’il s’agit d’obstacles liés à la psyché, on parle de psychose, de schizophrénie, de paranoïa… quand ce n’est pas l’autisme ni le syndrome d’Asperger. Certains sont « malades » : bipolaires, maniaco-dépressif, … Les autres, par contre, sont « handicapés ».

 

Un handicap, voilà ce qu’on a. Il est neurologique et influence notre psyché et notre vision du monde, de l’environnement, du milieu dans lequel on vit mais aussi l’entourage, qu’il soit familial ou autres.

 

Avant, on déclarait la différence au sein du christianisme, car Dieu lui-même choisit ce qu’il y a de plus faible et de plus pauvre. Mais parle-t-on des exclus de la messe ?

 

Ce sont ceux-là dont on n’ose pas parler : les autistes, en autres.

 

Ils ont beaucoup de mal à rester « sage » pour écouter un prêtre faire son office. Alors, on les chasse ou on fait mine de les accepter, malgré le bruit qu’ils provoquent.

 

Mais qu’est-ce qu’ils nous apprennent, en fin de compte ? Notre manque d’amour !

 

Certes, il y a les tendres, les affectueux, les « gentils ». Il y a aussi les indifférents qui croient ne blesser personne. Et bien sûr, les violents, les agressifs et les menteurs.

 

Le vrai mensonge, il est dans le cœur de chacun. On croit donner tout ce qu’on est, mais ce n’est pas vrai. C’est ce qui amène à croire que, de génération en génération, que l’autisme est apparu avec le cœur absent des gens alentour.

 

Ce cœur absent, il est la résultante de notre blindage face à la société, face à des collègues hypocrites ou cherchant à nous rabaisser pour mieux gagner la confiance du patron… Il est aussi présent quand on cherche l’amitié ou quand on est en famille.

 

Pourquoi ?

 

On cherche à se surpasser, à gagner des points quant à notre image devant l’autorité, la hiérarchie qu’on en oublie de se reposer, de prendre du temps pour un autre projet qui aurait pu devenir aussi intéressant que le boulot auquel on s’attelle. 

 

On cherche aussi des rapports positifs avec des personnages de notre entourage (amis, famille, voisinage) que l’on n’est plus soi-même : on est des « gens biens » parce qu’on dit « bonjour », « merci » ou « au revoir » dans les scènes les plus banales.

 

Mais ces banalités sont loin d’être suffisantes : l’apparition de l’autisme en est la preuve. 

 

L’autisme prouve que chaque être humain n’aime pas avec son cœur mais avec son esprit. C’est pour cela qu’il est apparu.

 

Qu’en est-il du Syndrome d’Asperger ?

 

Ce syndrome est étrangement lié à l’autisme. Il représente aussi un obstacle à la psyché. Un obstacle d’origine neurologique, évidemment !

 

Pourtant, je parle, je suis avec les autres et j’ai réussi à aller jusqu’au bac.

 

Mon enfance ressemblait à celui d’un enfant autiste : j’étais à l’écart et je ne jouais avec personne. Tout porte à croire que je suis pareille, autrement dit le rapport aux êtres humains m’indifférait comme n’importe quel autiste.

 

En réalité, ce n’est pas de l’indifférence. Intérieurement, je n’ai pas quitté l’univers sombre et rassurant du ventre de ma mère. Je ne réalise pas que je suis sortie, que j’ai une vie qui a commencé sur Terre. Voilà mon cocon.

 

J’ai commencé à me libérer de ce cocon en arrivant au collège. C’est là qu’on peut dire que j’ai commencé à passer du stade autiste au stade Asperger.

 

L’autiste ne sort jamais de ce cocon, car il a peur de ce qui ne lui est pas familier. Tout ce qui est changement, nouveauté et imprévu le terrorise.

 

La force d’un Asperger est dans la foi. L’autiste n’en a pas, mais gagne en confiance si on arrive à se mettre à son niveau et à son rythme.

 

Ce cœur absent, il représente la douleur, la souffrance refoulée. Il est gagnant pour le travail mais pas pour les relations vraies.

 

Il est étrangement lié à l’âme que nous a donnée Dieu à la naissance.

 

Comment on en est arrivé à ne plus savoir ce qui est bon pour soi ? Pourquoi sait-on toujours ce qu’il faut donner aux autres, alors qu’on ignore soi-même ce qui nous fait du bien ?

 

Le cœur est à l’homme, ce que Dieu a donné en partage à tous. Mais nous le dénigrons et l’écrasons, sans même nous en rendre compte.

 

Notre cœur a besoin de s’exprimer, sinon il risque d’envenimer les relations les plus saines et les plus positives de notre vie.

 

Ce cœur, nous le bafouons quand on laisse la part belle aux autres quand ils nous parlent et quand ils sont avec nous. Nous sommes vite convaincus d’être quelqu’un de pas bien avec eux dès qu’on parle de soi ou qu’on prend les devants pour faire autre chose qu’ils avaient prévu.



23/10/2011
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